mardi 13 décembre 2011

CANTON DU VALAIS



Le canton du Valais (VS – en allemand Kanton Wallis) est un canton de Suisse situé au sud du pays.

C'est un canton souverain au sein de la Confédération suisse depuis 1815, il est de tradition catholique et a comme chef-lieu la ville de Sion, plus grande ville du canton avec 29 874 habitants suivie par Monthey, Sierre et Martigny avec plus de 15 000 habitants, selon le Valais en chiffres 2010. Le canton est partagé entre le français et l'allemand comme langues officielles.


Le Valais correspond historiquement à l’ancienne « Vallée Pennine » (Vallis Poenina), nom que les Romains donnèrent à la région. Par la suite, au vie siècle, elle sera désignée sous la forme de pagus Vallensis (« pays de la Vallée ») ou tout simplement Vallensis.

Occupé dès la préhistoire, le territoire du canton du Valais voit se développer une civilisation originale lors de l'Âge du bronze. Dès le ive siècle av. J.‑C., quatre tribus celtes se partagent son territoire, incorporé par Auguste dans l'Empire romain. Le Valais gallo-romain, situé sur l'importante route du Grand-Saint-Bernard est prospère. Le christianisme y est attesté dès 377 et un évêché est sis à Martigny au plus tard en 381.
À la chute de l'Empire, la région devient burgonde avant d'être intégrée avec celui-ci dans le royaume franc carolingien. À sa disparition, il fait partie du royaume de Bourgogne transjurane dont l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune est le centre religieux. Le comté du Valais devient propriété de l'évêque de Sion en 999, sur donation de Rodolphe III de Bourgogne. Suit une période d'anarchie favorable à l'apparition du système féodal, où le canton est morcelé entre propriétés de la maison de Savoie et celles de l'évêque de Sion. Au xie siècle, il passe au Saint-Empire romain germanique et les anciennes propriétés sont remplacées par de nombreuses seigneuries et territoires, les Savoyards et l'évêque de Sion n'étant plus que suzerains. Il faut attendre 1260-1270 pour entendre parler de pays du Valais. En 1375, le sire de La Tour et, en 1420, celui de Rarogne, membres les plus illustres de la noblesse féodale locale, sont renversés par les communes alliées au prince-évêque de Sion : c'est la fin du féodalisme et le début du patriciat avec la formation d'une élite au sein des différentes communautés et une plus grande indépendance de ces dernières. Cette élite prend bientôt la place des nobles au sein du Conseil général, ancêtre de la Diète11. La partie amont du territoire se germanise en vagues successives entre les ixe et xive siècles ; parallèlement l'influence des comtes, puis ducs, de Savoie augmente dans le Bas-Valais. Le Valais devient allié des cantons suisses à la fin du xive siècle et sa frontière est fixée à la Morge de Conthey. Lors des guerres de Bourgogne (et surtout après la bataille de la Planta en 1475), le Haut-Valais envahit les territoires savoyards et annexe le Bas jusqu'à Massongex et l'organise en pays sujet. Les Bas-Valaisans passent alors sous l'autorité de l'évêque de Sion, secondé par un Conseil du Pays qui réunit les députés des communautés locales. En 1569, le Chablais valaisan est conquis, toujours au détriment de la Savoie. Le Bas-Valais reste sujet du Haut qui voit la puissance de l'évêque diminuer en faveur des Patriotes, représentants des sujets de l'évêque, qui forment en 1634 une véritable république fédérale, la République des Sept-Dizains.
Ce n'est qu'avec la Révolution française que le Bas s'émancipe. Le Valais est ballotté entre la République helvétique (1798-1802), l'indépendance théorique (1802-1810) et l'incorporation à l'Empire (1810-1813). À la chute de Napoléon Ier, les Alliés le poussent à adhérer à la Confédération suisse en 1815 dont il devient le vingtième canton.
Toujours déchiré entre le Haut germanophone et le Bas francophone et majoritaire, il est proche de se diviser en demi-cantons (1840). Membre du Sonderbund (1845-1847), il est défait. La deuxième moitié du xixe siècle voit le développement des transports (ferroviaires et routiers) et les débuts du tourisme alors que le début du xxe siècle voit l'industrialisation (chimie à Monthey et Viège, aluminium à Chippis) du pays et l'exploitation des ressources hydrauliques. Dès 1950 le tourisme de masse se développe et de nombreuses stations apparaissent.
Les armoiries du Valais[modifier]
C'est au début du xviie siècle que les Patriotes valaisans font usage des sept étoiles pour représenter les Sept-dizains sur les premières monnaies frappées par la république ainsi que sur les sceaux officiels et les imprimés. Des documents papiers provenant de la première fabrique valaisanne de papier établie à Saint-Gingolph puis à Vouvry, sont filigranés de l'écu valaisan aux sept étoiles. Ces documents datent de 1639 et 1647. Les couleurs sont : parti d'argent et parti de gueules, qui étaient à la fois celles du pays et celles du diocèse.
Aucun changement n'est apporté aux armoiries des Sept-dizains de 1600 jusqu'à la révolution valaisanne et la République helvétique (1798 - 1802). Réuni à la nouvelle République, le Valais des dix Dizains est contraint d'adopter les lois et les principes, il est donc invité à faire disparaître les armoiries du Canton. Le Directoire exécutif invite le canton à effacer également les couleurs valaisannes. Durant cette période, le canton choisit l'emblème du chapeau de la liberté ou chapeau de Guillaume Tell.
La République indépendante du Valais est constituée le 20 août 1802 et le 4 septembre, les formes du sceau et des armes de l’État sont déterminées : « Les couleurs de la République sont le blanc et le rouge. Sur ce fond, il y aura douze étoiles qui répondent aux douze divisions territoriales, Conches, Brigue, Viège, Rarogne, Mörel, Loèche, Sierre, Sion et les nouveaux districts du Bas-Valais : Hérens, Martigny, Entremont, St-Maurice et Monthey. »
Sous le Département du Simplon (1810 - 1813) tout doit s'adapter à l'organisation de l' Empire français et l'ancienne cocarde du Valais est interdite. A la fin du régime, le 31 décembre 1813, le Valais retrouve son indépendance et demande son admission dans la Confédération. La nouvelle constitution apporte un changement important. Des parties détachées des dizains de Sion et de Martigny se forme un treizième district, celui de Conthey. Les nouvelles armoiries comportent donc treize étoiles sur fond rouge et blanc.

Districts, communes et villes

Le canton est divisé en 13 districts, héritiers des dizains de l'Ancien Régime. Il y a en fait douze districts (le district de Brigue, district de Conches, district de Conthey, district d'Entremont, district d'Hérens, district de Loèche, district de Martigny, district de Monthey, district de Saint-Maurice, district de Sierre, district de Sion et district de Viège) ainsi que deux demi-districts, le demi-district de Rarogne oriental et le demi-district de Rarogne occidental. Les 13 étoiles de l'écusson du canton correspondent symboliquement à chacun de ces districts.
Le Valais compte 141 communes, dont 66 ont moins de 500 habitants14. Toutefois, par intérêt politique et économique, certaines communes envisagent de fusionner, ce qui portera certainement ce nombre à diminuer au cours des prochaines années. La dernière acceptation de fusion concerne le val d'Anniviers : six de ses communes formeront la commune d'Anniviers, qui sera la troisième plus grande commune de Suisse en superficie15.
Les six villes les plus importantes du Valais sont : Sion et Sierre pour le Valais central, Martigny et Monthey pour le Bas-Valais ainsi que Viège et Brigue pour le Haut-Valais.
Géographie / Hydrologie[modifier]
Le Valais est en très grande partie situé dans le bassin versant du Rhône. Seuls les versants nord du col du Sanetsch et du col de la Gemmi sont au-delà de la crête nord des Alpes dans le bassin versant de l'Aar. La commune de Zwischbergen et une grande partie de la commune de Simplon sont sur le versant sud des Alpes dans le bassin versant du Pô.


Géographie

La vallée du Rhône est l’axe vital de la région. Relativement encaissée jusqu’à la ville de Brigue (vallée de Conches, dans le haut Valais), elle s’élargit ensuite pour former une plaine dans laquelle le fleuve a été le plus souvent canalisé, et où se localisent les principales villes et industries du canton (Sion, le chef-lieu, Sierre, Martigny). Des vallées latérales suspendues débouchent sur cet axe (Lötschental, Saastal, Mattertal, Val d’Anniviers, Val d’Hérens, Val de Nendaz, Val de Bagnes, Val d’Illiez).

Plusieurs cols relient le Valais aux régions voisines: col de la Forclaz vers la France, Grand-Saint-Bernard (col et tunnel routier) et Simplon vers l’Italie; Grimsel, Furka et Nufenen, au fond de la vallée de Conches (en allemand Goms), respectivement vers Berne, Uri et le Tessin. Les tunnels ferroviaires du Lötschberg (ligne Berne-Milan) et du Simplon (lignes Berne-Milan et Lausanne-Milan) ont permis au canton de sortir de son isolement. La population est à très forte majorité catholique (88,5 % en 1990) et francophone. La frontière linguistique vient couper le canton à l’est de la ville de Sierre, où la population devient germanophone.

Économie

L’économie du Valais est très diversifiée. Les taux d’occupation de la population active par secteur économique sont à l’image de la moyenne nationale: secteur primaire: 3,3 % (moyenne suisse: 4 %); secteur secondaire: 30,1 % (moyenne suisse: 30 %); secteur tertiaire: 59,3 % (moyenne suisse: 62 %). L’activité agropastorale de montagne (irrigation par les bisses) et la sylviculture s’associent aux cultures de la vallée du Rhône: céréales, fourrages, fruits, vignoble sur les versants bien exposés, et tabac.

L’hydroélectricité (le quart de la production du pays, grâce aux grands barrages de la Grande-Dixence, de Mauvoisin, de Mattmark et d’Émosson [franco-suisse]) a permis l’implantation de nombreuses industries: électrochimie (Monthey, Viège), métallurgie de l’aluminium (Chippis, Steg, Martigny), textile, scieries et agroalimentaire (distilleries d’alcools). La raffinerie de pétrole de Collombey-Muraz est alimentée par l’oléoduc de Gênes.

Le tourisme joue un grand rôle dans l’économie du Valais, avec les stations hivernales et estivales de Crans-Montana, Zermatt, Saas-Fee, Verbier, et les stations thermales de Loèche-les-Bains (Leukerbad) et de Saillon, en particulier. D’une capacité de plus de 230 000 lits (1993), ce canton est l’un des trois grands cantons touristiques de Suisse, avec les Grisons et le Tessin, et totalise 18 % des nuitées du pays. Dans la plaine du Rhône, la ville de Martigny est intéressante pour la fondation Pierre-Gianadda, qui organise des expositions temporaires de grande qualité d’artistes modernes et contemporains.

Histoire

La Vallis Poenina, pays celte conquis par les Romains en 57 avant J.-C., subit profondément leur empreinte. Plus tard, le Valais fit partie du royaume burgonde, puis fut gouverné à partir de 999 par les évêques de Sion, dont le pouvoir temporel fut progressivement battu en brèche par les Patriotes, les représentants des communes fédérées sous le nom des Sept Dizains. En 1475-1476, ceux-ci enlevèrent le Bas-Valais à la Savoie et conquirent momentanément Évian et Thonon. En 1630, leur autorité supplanta définitivement celle de l’évêque. Canton de la République helvétique en 1798, érigé ensuite par Bonaparte en république indépendante (1802), le Valais fut annexé à l’Empire français sous le nom de département du Simplon en 1810, avant de devenir le vingtième canton de la Confédération suisse en 1815. Ayant adhéré, en 1844, à la ligue séparatiste du Sonderbund, il fut le dernier canton catholique à se soumettre au pouvoir fédéral (1847).

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