N'ayant pas eu à «divertir» les membres du CIO, la ville suisse a peaufiné son dossierSauf mauvaise surprise, la ville de Sion devrait être choisie pour organiser les Jeux d'hiver en 2006. Ce gros village de 26 000 habitants, niché au coeur du Valais, était annoncé gagnant à quelques jours du vote du CIO, samedi 19 juin 1999, à Séoul. Son dossier est jugé plus solide que celui de Turin, son plus sérieux rival. Et, surtout, les Suisses ont su habilement s'adapter aux nouvelles exigences d'une campagne secouée par les révélations de cor-ruption au sein de l'institution olympique. Sion avait prévu de dépenser 3 millions de francs pour recevoir et divertir pendant trois jours 60 à 70 membres du CIO. Billet d'avion en première, hôtel de luxe, voi- ture avec chauffeur... Soit 20 000 francs, en moyenne, par convive. Mais, à la suite des «affaires», les dirigeants olympiques se sont vu reti-rer leur droit de visite dans les villes candidates. Du coup, les Suisses ont tout misé sur la présentation finale. A Séoul, cette semaine, leur délégation compte 350 personnes et transporte dans ses malles plus de 3 tonnes de documents. Coût: 3,5 millions de francs.
Seoul, 18 juin 1999, Marc Hodler et Adolf Ogi, alors président du comité de candidature de Sion.
JEUX OLYMPIQUES, LES ENSEIGNEMENTS D’UNE DÉFAITE
19 juin 1999. Réuni à Séoul, le CIO choisit Turin pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de 2006. A Sion, c’est la consternation et la colère. La candidature valaisanne était en effet largement considérée comme étant la favorite.
Pour expliquer cette mauvaise surprise, deux thèses sont avancées : l’isolement (déjà) de la Suisse sur la scène internationale. Et les révélations quelques mois plus tôt de Marc Hodler sur la corruption au sein du Comité international olympique.
Cet avocat bernois, membre du Comité exécutif du CIO, avait dénoncé les pratiques et les tentatives de corruption auprès de membres du Comité. En fait, Marc Hodler savait ce qui se tramait dans le dos de Sion et voulait l’éviter.
Décembre 1999 : le CIO, qui a exclu 6 de ses membres, interdit dorénavant à ses membres de visiter les villes candidates à l’organisation des Jeux Olympiques. Rétrospectivement, il apparaît que Sion avait commis une erreur stratégique en tout misant sur la qualité de son dossier, délaissant les questions économiques, politiques voire géopolitiques souvent cruciales dans les choix du CIO.

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