mercredi 25 décembre 2013

JACQUES FELLAY

Le Prix "Divisionnaire F.-K. Rünzi" à Jacques Fellay
© 2013 EPFL
07.05.13 - Nos chaleureuses félicitations à M. Jacques Fellay, chercheur sur la génomique translationnelle, qui sera décerné le «Divisionnaire F.-K. Rünzi »Prix de la Fondation, Septembre prochain. Ce prix est décerné chaque année à une personnalité célèbre national et international du canton du Valais.


Jacques Fellay est un scientifique médical avec une grande expertise dans les maladies infectieuses et la génomique humaine. Il a obtenu son doctorat en médecine de l'Université de Lausanne en 2002 et a été formé en clinique dans les maladies infectieuses en Suisse, avant de passer à la Duke University (Durham, NC, USA), où il a travaillé de 2006 à 2010 sur la génomique humaine d'infections dans le Centre de David Goldstein pour Human Genome Variation. Jacques a rejoint l'EPFL en Avril 2011 avec un prix de professeur SNF.

Il est également un médecin invité à l'Institut de microbiologie et au service des maladies infectieuses de l'hôpital universitaire (CHUV) à Lausanne.

En 2012, il a également reçu le prestigieux Prix Latsis national pour ses recherches sur les variations génétiques dans le génome humain et leurs effets sur le traitement et la réaction aux virus.

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Prof. Jacques Fellay, School of Life Sciences, EPFL

Dans notre génome, environ 4 millions de paires de bases diffèrent d’une personne à l’autre. Quelles conséquences ces différences ont-elles sur notre prédisposition à être atteint de maladies virales ou sur l’action des médicaments sur notre corps ? C’est, entres autres, à ces questions que tentent de répondre Jacques Fellay et son équipe de recherche de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).
La raison pour laquelle certaines personnes sont résistantes au virus VIH (virus responsable du SIDA) est connue depuis 1996. Cette résistance est due à un changement, nommé mutation, au niveau du gène ccr5. Cette mutation est présente chez environ 1 % de la population européenne. Depuis cette découverte, les chercheurs se demandent s’il existe d’autres caractéristiques génétiques similaires menant au développement d’une telle résistance. Jacques Fellay et son équipe de recherche ont démontré début 2013 qu’il n’existe en fait pas d’autre mutation commune menant à cette résistance au sein de la population européenne. Pour cela, l’équipe de recherche de Jacques Fellay a analysé 560 patients atteints d’hémophilie A, ayant reçu des transfusions sanguines avant 1979 (c’est-à-dire avant que des procédures d’inactivation du virus pré-transfusion soient introduites) et présentant ainsi un risque accru d’être infectés par le virus VIH, et les a comparés à 765 personnes atteintes du VIH.
Un grand nombre d’années se sont écoulées avant la réalisation de cette expérience, ceci en raison du manque de méthodes analytiques appropriées et, plus tard, du coût élevé de telles méthodes. Mais l’équipe de Jacques Fellay a finalement pu utiliser plusieurs technologies modernes pour sa recherche, telles que des études d’association pangénomique (genome-wide association studies) – la recherche de différences spécifiques au niveau des allèles (marques propres aux gènes) entre personnes saines et personnes malades, le séquençage d’exons – l’analyse de tous les exons d’une personne (domaines de notre génome ayant le potentiel de mener à la production d’une protéine), ainsi que l’analyse de transcrits – l’analyse de tous les gènes transcrits de l’ADN en ARN à un certain moment. Ces  méthodes ne sont utilisables communément que depuis quelques années.
Jacques Fellay, un fervent partisan de la recherche translationnelle, a découvert chez les patients VIH-positifs diverses variantes génétiques ayant une influence considérable sur l’action de certains médicaments. Grâce à cela, les doses médicamenteuses ont pu être adaptées et les effets secondaires réduits. Il a ensuite découvert trois gènes influençant de manière positive la défense immunitaire des patients VIH-positifs. Ces gènes pourraient éventuellement jouer un rôle important dans le développement d’un futur vaccin contre le virus VIH.
Jacques Fellay et son équipe s’occupent également de la recherche de rares variantes génétiques dans le cas de maladies des voies respiratoires chez les enfants, ou d’hépatite B. Comprendre de telles modifications génétiques devrait permettre un diagnostic précoce et l’instauration rapide d’une thérapie.
La recherche de pointe de Jacques Fellay a été récompensée en janvier 2013 par le prix Latsis, un des prix les plus renommés remis aux chercheurs en Suisse. De plus, il a reçu ce mois-ci le Prix Rünzi, attribué aux valaisans faisant la fierté de leur canton.
Jacques Fellay est né en 1974 à Orsières (VS). Il a étudié la médecine à l’Université de Lausanne et s’y est spécialisé en maladies infectieuses. De 2006 à 2010, il s’est penché en détails sur les relations entre les gènes et les maladies infectieuses au David Goldsein’s Center for Human Genome Variation de l’Université de Duke. Depuis 2011, Jacques Fellay travaille comme Professeur FNS à l’EPFL ainsi que comme médecin à l’Hôpital Universitaire de Lausanne.

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