jeudi 15 décembre 2011

DISCOURS DE MATHIAS REYNARD





Reynard Mathias (S, VS): En tant que plus jeune membre du Parlement, j'ai l'immense honneur d'ouvrir cette session et, par là même, cette législature. Je le fais avec un très grand plaisir.
Si les débats dans ce Parlement seront parfois durs, ces mots se veulent rassembleurs. Pas de place dans mes paroles pour le sectarisme. J'ai conscience de l'importance de mes mots aujourd'hui.
Les élus fédéraux présents dans cette salle travailleront durant les quatre prochaines années avec pragmatisme. La politique concrète, de dossiers, commence parait-il aujourd'hui. Je profite donc de ce discours pour énoncer quelques rêves, quelques objectifs pouvant guider notre action. Car la politique, si elle n'avait pour but d'améliorer la vie de la population, perdrait tout son sens. La politique, si elle ne permettait pas au moins d'espérer un avenir meilleur, n'aurait plus d'intérêt.
Durant ces quatre prochaines années, nous aurons pour mandat de travailler - toutes et tous - pour le bien commun, celui de l'immense majorité et non celui d'intérêts privilégiés. Il me semblait donc positif, en tant que jeune, d'évoquer la Suisse de demain.
Um unsere Ziele zu erreichen, sollten wir keine Bedenken haben, auch einen Blick auf die Vergangenheit zu werfen und die Taten unserer Vorgänger und Vorgängerinnen zu betrachten. Meiner Ansicht nach muss man seine Geschichte gründlich kennen, um die gegenwärtigen und zukünftigen Herausforderungen zu verstehen. Es ist wichtig, die Traditionen unseres Landes zu respektieren, und es ist genauso wichtig, sich den Ideen und Projekten ausserhalb unserer Grenzen zu öffnen und - warum nicht? - sich inspirieren zu lassen!
Ich bin überzeugt, dass wir, so gewappnet, uns auf die Vergangenheit und die Zukunft stützend, weit voraus blicken können, um die Schweiz von morgen zu gestalten. Ich träume von einer leistungsfähigen Schweiz, die sich den zukünftigen Forderungen stellen kann, von einer Schweiz, die technologisch an der Spitze ist, innovativ und kreativ in der Forschung.
Mais je rêve également d'une Suisse du bien-être, du vivre ensemble. Une Suisse qui ne laisse personne au bord du chemin. Notre Constitution dit elle-même que "la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres". Notre devoir est de renforcer la force de la communauté helvétique. Construisons ainsi pour demain une Suisse de la solidarité. Une Suisse dont nous puissions tous être fiers. Une Suisse qui, forte et engagée, joue sur la scène internationale un rôle à la hauteur de son histoire et de ses ambitions. Une Suisse au rayonnement international!
Nous parlons dans cette salle de nombreuses langues différentes: l'allemand, le français, l'italien, le romanche, mais aussi différents dialectes et patois de nos régions respectives.
Abbiamo culture cantonali diverse con proprie specificità da rispettare. Nonostante ciò, la Svizzera è molto più che un semplice accostamento di 26 cantoni diversi, e abbiamo dunque la grande responsabilità di rafforzare la coesione nazionale del nostro Paese. Questo sforzo deve concretizzarsi nel rispetto delle minoranze, in particolare linguistiche, della nostra nazione. Deve inoltre concretizzarsi con la solidarietà tra le regioni, tanto dal punto di vista finanziario quanto da quello delle infrastrutture, senza però trascurare le regioni periferiche. Per il futuro sogno una Svizzera la cui unità sia assicurata da una forte coesione nazionale.
On dit souvent, à juste titre, que la seule matière première de la Suisse, c'est sa richesse intellectuelle, la qualité de la recherche. C'est effectivement un domaine essentiel pour l'avenir de notre pays et j'ai un profond respect pour le travail de ces chercheurs. Du respect, nous devons en avoir tout autant pour les travailleurs, ouvriers et employés qui créent eux aussi la richesse de la Suisse et auxquels nous devons beaucoup. Je rêve aujourd'hui d'une Suisse qui donne une grande valeur au travail et au travailleur. J'ai une pensée émue pour les salariés qui vivent aujourd'hui une période difficile dans de nombreuses régions de ce pays, dans lequel leur rôle est pourtant essentiel. C'est justement dans les moments difficiles que la cohésion entre régions, entre catégories sociales et entre générations doit être la plus forte.
Cette Suisse de demain, avec un système éducatif fort, je la rêve comme de nombreux autres jeunes de ce pays. De nombreux autres jeunes qui sont finalement l'avenir de la Suisse. Et c'est un immense honneur de parler en quelque sorte en leur nom aujourd'hui. La jeunesse est pourtant de nos jours si souvent montrée du doigt. Son image dans les médias n'est pas toujours reluisante. La jeunesse n'est pourtant ni pire ni meilleure que la société. Elle est simplement, avec ses qualités et ses défauts, à l'image de la société. Je crois pouvoir en témoigner en tant qu'enseignant, chaque jour en contact avec de jeunes adolescents qui nous regardent d'ailleurs en ce moment, et que je profite de saluer. Oui, l'immense majorité de la jeunesse se porte bien.
Remplies d'idées et de projets, les jeunes générations s'investissent elles aussi pour l'avenir de notre pays. Simplement, la jeunesse d'aujourd'hui, à la grande différence de celle d'hier, ne peut guère se réjouir d'un futur qu'on lui annonce difficile. La peur de ne pas trouver son premier emploi; l'insécurité face à l'avenir; la peur de ne pas trouver sa place dans la société. Il s'agit simplement de lui faire confiance. De lui faire confiance, comme vous me l'avez fait aujourd'hui en me laissant la parole. Le signal est fort pour les jeunes de ce pays.
C'est une magnifique coutume que de laisser la parole en ce jour d'ouverture à la fois au plus jeune parlementaire et au doyen de fonction de l'Assemblée fédérale. Lorsque Paul Rechsteiner est entré au Conseil national, je n'étais pas encore né. Le contraste est frappant. (Applaudissements) Il possède, comme de nombreux autres dans cette salle, une expérience énorme. La politique n'est heureusement pas une question d'âge. Chaque génération peut apporter sa pierre à l'édifice. "Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait", entend-on souvent. Je pense au contraire que le travail et l'apport des différentes générations est complémentaire. Je suis persuadé qu'à la sagesse et à l'expérience des anciens peuvent s'ajouter la fougue et l'énergie de la jeunesse. Ceci est sain pour la démocratie suisse. Un Parlement, à l'image d'une société, ne fonctionne que si le pacte entre les générations est maintenu. Et il est nécessaire, plutôt que d'opposer systématiquement jeunes et vieux - comme on l'entend si souvent aujourd'hui -, de mener des politiques intergénérationnelles.
Je suis persuadé que tant le parlementaire de 20 ans que celui de 80 ans pourront apporter quelque chose à cette législature, et feront de leur mieux.
Je tiens à terminer mon discours avec le proverbe qui, dans mon village et dans ma commune, réunit toute la communauté au-delà des différences. Cet adage se dit en patois "pa kapona" et signifie "ne jamais abandonner". Il convient sans doute parfaitement aussi à ce Parlement où nous ne devrons pas renoncer pour chacun défendre nos projets et construire la Suisse de demain. Une Suisse, je l'espère, de la cohésion et de la justice sociale. Je me réjouis de pouvoir y apporter ma contribution et vous remercie de votre attention.

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